Le dilemme de l'éclaircissage : moins de fruits pour plus de saveur / Partie 1
- Emmanuel Thévoz
- 3 juin
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Aujourd’hui, dans nos chroniques du verger, nous allons parler de l’éclaircissage des pommiers principalement, mais cela vaut aussi pour un grand nombre d’autres fruitiers.

L’éclaircissage est un travail qui torture l’âme de celui qui s’y essaie pour la première fois, car il va à l’encontre de tout ce que le bon sens du jardinier inspire. Après avoir nourri, taillé, traité et bichonné nos arbres de toutes les manières possibles pour qu’ils produisent de beaux et nombreux fruits… nous voilà en train de les enlever. Et pas qu’un peu : cela peut aller jusqu’à la suppression de 7 fruits sur 10, voire plus.
Pour tous les novices, toutes les excuses sont bonnes pour faire des exceptions à la règle, car au fond de nous, on hurle à l’aberration. Mais avec les années, vous verrez, vous finirez par être convaincus… pour autant que vous tapiez suffisamment fort, et énergiquement, dans votre réserve de jeunes fruits.

Aux audacieux, voici la récompense : vos fruits deviendront comme d’envoûtantes danseuses de flamenco, faisant tourbillonner leur robe éclatante. En bouche, vos papilles gustatives danseront elles aussi, emportées par le parfum des arômes et la richesse des saveurs.
Mais pour connaître cette expérience, il faut du courage — le courage de ne garder qu’un fruit par grappe de pommes.
Je vous expliquerai dans un prochain numéro pourquoi le succès demande autant de sacrifice.